La violence et le contrôle conjugale :
Qu’est-ce que c’est?
La violence et le contrôle sont des moyens choisis pour dominer l’autre personne et affirmer son pouvoir sur elle.
La violence peut prendre différentes formes : physique, verbale, psychologique, sexuelle, économique et sociale (spirituelle, virtuelle et harcèlement). Elle peut être vécue dans une relation conjugale, extra conjugale ou amoureuse et être présente à tous les âges de la vie. Elle peut se manifester dans les relations hétérosexuelles, homosexuelles ou autres, chez les gens riches ou moins nantis, ayant peu ou beaucoup d’éducation. La violence conjugale n’est pas une perte de contrôle ou une démonstration d’amour. C’est une prise de pouvoir sur l’autre afin d’obtenir l’objet de son désir appeler à tort : « réponse à ses besoins »
Voici les formes de violence et quelques exemples les illustrant
VIOLENCE PHYSIQUE
- Se faire : gifler, donner des coups de poing, bousculer, frapper, immobiliser, enfermer dans une pièce,
- Si la personne lance ou détruit des objets, frappe dans les murs ou sur la table ou se blesse lui-même devant vous
- Toutes menaces faites à votre intégrité physique ou celle de vos proches,
- Etc.
VIOLENCE ÉCONOMIQUE
- Se faire défendre de travailler ou être obligée de travailler pour les deux,
- Se faire refuser l’accès ou l’information concernant les ressources financières,
- Être obligée de payer les dettes personnelles de l’autre avec vos cartes de crédit ou votre argent,
- Ne pas pouvoir acheter ce qu’on veut et ce, même à l’épicerie,
- Se faire dire qu’on ne possède rien à part ce qu’il possède lui,
- Etc.
VIOLENCE SOCIALE
- Être isolée de vos amiEs ou de votre famille,
- Votre partenaire rabaisse vos proches ou au contraire cherche à vous mettre de côté en étant trop proche d’eux,
- Si l’autre présente de la jalousie envers vos amiEs, vos collègues de travail ou envers vos enfants
- Si vous êtes dénigrée ou ridiculisée dans votre manière de vous comporter avec les autres ou en public,
- Etc.
VIOLENCE PSYCHOLOGIQUE
OU VERBALE
- Se faire crier ou sacrer dessus, insulter
- Se faire parler d’un ton autoritaire ou, au contraire, il utilise une intonation et choisit une manière de s’exprimer que vous êtes la seule à comprendre en public, de sorte que si vous ne répondez pas à ses attentes, vous risquez d’être violentée par la suite
- Votre partenaire vous critique ou vous décourage dans vos initiatives,
- Vous faire rejeter, menacer,
- L’autre vous fait subir une série d’attitudes et de propos méprisants: « ta cuisine n’est pas mangeable », « t’es pas capable d’élever tes enfants comme du monde », « t’es bonne à rien », « y a pas un autre homme qui va vouloir de toi »
- Etc.
VIOLENCE SEXUELLE
- Être obligée ou fortement invitée à avoir des rapports sexuels avec lui et/ou avec d’autres,
- S’il vous est imposé d’utiliser du matériel pornographique,
- Si vous êtes comparée physiquement ou sexuellement à d’autres femmes.
- S’il ne tient pas compte des enfants lorsqu’il veut avoir une relation sexuelle,
- Si vous êtes privée de sexualité par désobéissance à ses demandes,
- Etc.
Autres formes de violence pouvant être vécues
VIOLENCE SPIRITUELLE
Votre partenaire : contrôle en utilisant la religion dans ce qu’elle demande à la femme comme rôle à jouer envers l’homme, vous empêche de pratiquer votre religion, vous impose et/ou à vos enfants la pratique de sa religion, etc.
VIOLENCE VIRTUELLE
Ciber intimidation, textos harcelants ou trop fréquents, publication de photos ou de vidéos compromettants ou à caractère sexuel sans votre consentement, véhiculer des mensonges ou propos haineux à votre sujet sur les réseaux sociaux, etc.
HARCÈLEMENT POST SÉPARATION
Votre ex-mari, ex-conjoint ou ex-partenaire:
- Flâne dans votre voisinage,
- Vous fait livrer des fleurs ou vous donne des cadeaux alors que vous le craignez,
- Communique à multiples reprises par téléphone, lettres, courriels, télécopies, graffitis ou notes laissées sur votre voiture et ce, sans votre consentement,
- Effectue des appels répétés à votre domicile ou à votre famille pour vous retrouver,
- S’introduit illégalement chez vous en disant qu’il en a le droit car vous êtes sa femme ou qu’il est chez lui,
- Dénigre ou menace votre nouveau partenaire,
- Etc.
CONTRÔLE POST SÉPARATION DANS LE CAS DE GARDE D’ENFANTS
Votre ex-mari, ex-conjoint ou ex-partenaire :
- Refuse de vous donner de l’information à propos des enfants,
- Refuse tout compromis sur les heures de visites pour vous dépanner,
- Essaie d’obtenir de l’information pour faire obstruction à vos requêtes,
- Étire le temps lors des échanges pour vous maintenir près de lui,
- Trouve des moyens pour ne pas donner de pension
- Ne rembourse pas ou pas toujours les montants de dépenses pour les enfants,
- Parle contre vous devant les enfants
- Vous harcèle par le biais des lois : Par exemple, fausses allégations portées contre vous au Directeur de la protection de la jeunesse ou demandes incessantes en droit de la famille
- Etc.
« En 2015, l’ensemble des services de police du Québec ont enregistré 19 406 infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal. Ces infractions représentent près du tiers (30,2 %) de tous les crimes commis envers la personne. (…) Les femmes sont les principales victimes (78 %). Par rapport aux enlèvements, elles représentent 100 % des victimes. Dans des proportions tout aussi considérables, elles sont victimes d’agressions sexuelles (97,4 %), de séquestration (96,9 %), d’intimidation (91,3 %), de voies de fait de niveau 3 (87,5 %) et de harcèlement criminel (86,3 %). »
- La prévalence du phénomène de la violence conjugale est toutefois beaucoup plus importante. Selon Statistique Canada, seulement 36 % des femmes interrogées auraient rapporté les agressions vécues à la police.
- Ces chiffres ne font état que d’un aspect de la violence conjugale, celui de la violence physique, alors que les femmes peuvent vivre la violence conjugale sous d’autres formes : psychologique, verbale, sexuelle, économique et spirituelle. « Selon les données de la Banque mondiale, le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour une femme âgée de 15 à 44 ans, que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis. »
- De plus, selon l’Organisation des Nations Unies, la violence perpétrée par un partenaire intime serait la forme de violence la plus souvent vécue par les femmes.